Note 27
Résilience : un mode opératoire de transition, d'adaptation et de transformation (à définir)
Les acquis de la science et les super-outils technologiques devraient nous inviter à un postulat unitaire, convivial, généreux et à éduquer nos enfants dans ce sens car nous savons que la croissance illimitée est un problème et non une solution. Une nouvelle logique inspirée par l’urgence écologique et humaine doit impérativement placer l’homme et la nature au cœur de nos préoccupations. Il est évident que toute conscience qui s’éveille participe à la cohérence de la société. Dans l’ordre, du constructeur à l’humanisme, nous pouvons:
• Éduquer les enfants à la solidarité, au respect de la vie, à la gratitude, à la modération et à la beauté qui s’offre avec profusion à notre admiration
• Travailler au rééquilibrage du féminin/masculin
• Respecter la vie sous toutes ses formes, … et le monde animal (élevage pour consommation et abattage) en particulier
• Transférer les efforts dans la restauration de la biosphère
• Considérer la modération, la sobriété comme un art d’être en harmonie avec soi même, les autres et la nature
• Redonner à l’économie son magistère de régulateur des nécessités légitimes du plus grand nombre
• Entendre et prendre en compte l’utopie de la sobriété volontaire et heureuse fondée sur la lucidité pourrait donner un ordre constructif à nos aptitudes.
Résilience et éducation : la résilience est définie comme l'habileté à se « relever » après avoir vécu des périodes de frustration, d'échec ou de difficultés (Mcgrath et Noble 2003) La capacité de penser de façon optimiste est une composante clé de la résilience. On a aussi découvert un lien entre l'optimiste et la capacité de persévérer et de s'auto-réguler, ce qui requiert des habiletés à se fixer des objectifs, à faire des plans, à prendre des risques calculés, à apprendre de ses erreurs et à gérer ses progrès personnels. La résilience est également favorisée par un sentiment d'appartenance et de liens avec les autres. Ce lien et une forte connaissance de soi-même contribue également à un bon sens de la responsabilité sociale.
Plusieurs systèmes d'éducation insistent sur l'importance de concepts et de processus connexes comme l'éthique, l'équité, les valeurs sociales, la justice sociale et la citoyenneté.
La résilience : définition du Dr Brian Walker, scientifique ayant travaillé sur la résilience des systèmes sociaux-écologiques: « la résilience est la capacité d'un système à absorber un changement perturbant et à se réorganiser, tout en conservant essentiellement la même fonction, la même structure, la même identité et les mêmes capacités de réaction. »
il peut s'agir de résilience générale face à n'importe quel type de choc ou de résilience spécifique par rapport à une problématique particulière ( ex: résilience d'une population face à un choc pétrolier ou la résilience de la production agricole face aux perturbations climatiques et à la démographie mondiale)
Eléments pris sur la toile du net :
Une des grandes caractéristiques de notre époque, c’est la certitude que nous allons vivre des ruptures. Qu'il s’agisse de la situation économique, énergétique ou climatique, nous savons que la tendance passée ne ressemblera en rien à l’évolution future.
La croissance exponentielle de nos consommations, de nos émissions ou rejets, du prélèvement sur les ressources, de la population mondiale, des déplacements ou de la dette des États ne peuvent conduire, à terme, qu'à une inversion de nombreuses tendances.
Dans ces conditions, il est extrêmement complexe de faire des scénarios prospectifs de long terme (jusqu’en 2050 par exemple) basés sur un fonctionnement de société à bout de souffle et en limite de rupture.
Puisqu'il est impossible d’anticiper avec exactitude le délai et l’intensité de ces chocs à venir, nos gouvernements font le pari qu'il n’y en aura pas et misent tout sur l’acharnement thérapeutique, restant au chevet d’une croissance économique en état de mort clinique.Désormais, il est trop tard pour tout transformeravant ces grands changements. Je préfère les accepter et les anticiper en proposant un scénario basé sur la résilience locale.
Trois critères pour définir le niveau de résilience d'un système:
la diversité
la réactivité
la modularité
la diversité : Pour maximiser les profits générés par notre système centralisé, nous avons tout uniformisé et fait disparaître la variété en augmentant la spécialisation, la standardisation et les économies d’échelle.
Quelques exemples de l'uniformisation de plusieurs secteurs en France:
- Transports : 95% pétrole
- Électricité : 75% nucléaire
- Surfaces agricoles : 85% grandes cultures et fourrage
- Alimentation : 70% en supermarchés
- Emplois : 75% tertiaire
Pour améliorer la résilience, il faut diversifier l'ensemble des secteurs de la société, qu'il s'agisse de ce qui est produit (pour une entreprise ou une exploitation agricole) ou de ce qui est consommé (alimentation, chauffage, accès au soin).
la réactivité : notre système centralisé est stable mais peu adaptable. Il peut subir des événements importants mais ponctuels, comme un nuage volcanique, un phénomène météorologique, une grève ou un blocage à durée limitée, mais l'inertie est telle qu'il est presque impossible de s'adapter si le changement persiste.
Exemple: en octobre 2010, les grèves dans les raffineries ont généré une pénurie d’essencedans les stations services mais également chez les transporteurs routiers. Or, les plate-formes logistiques de la grande distribution disposent d’environ deux semaines de stock. Que se serait-il passé si la grève avait continué ou si l’arrêt de l’approvisionnement pétrolier était extérieur à nos frontières ? L’État aurait-il été capable de réorganiser l’ensemble de la filière alimentaire en quelques jours ?
Un avenir sans pétrole ?
Pour préparer plutôt que subir, tous en marche vers la Résilience ! voir le blog de Benoît Thévard (Ingénieur indépendant Énergie et Résilience des territoires Préparation de l'après pétrole, Recherche sur la résilience territoriale et la gestion des biens communs, membre de l'institut Momentum) La re-localisation et l'amélioration des outils de communication permettent d'améliorer la réactivité; dans certains cas s'il est trop complexe d'améliorer la réactivité, il convient de créer des stocks ou des réserves permettant d'allonger le délai disponible pour agir.
la modularité:le fait de vivre dans un système entièrement globalisé constitue un affaiblissement de la résilience. Les producteurs exportent leur production et les consommateurs importent ce qu'ils consomment. Tous sont dépendants au quotidien, du bon fonctionnement du commerce international, du système boursier, de transports nombreux. L'évolution des échanges a conduit à une quasi disparition des circuits courts et du lien local. Il faut regagner de autonomie pour améliorer la régularité. La re-localisation et l'augmentation du niveau d'autosuffisance est un des moyens de résilience locale. Il n'y a pas d'idéal de module de régularité mais un équilibre à retrouver entre le local et le global en regagnant de l'autonomie.
Conclusion: dans la perspective des changements qui arrivent, améliorer notre résilience doit devenir une priorité pour tous. Chaque territoire doit faire en sorte de:
varier les productions et les consommations
rendre le système plus adaptable
regagner de l'autonomie dans les secteurs essentiels à son fonctionnement.
Le défi est ambitieux et concerne tout le monde. Les choix familiaux, ceux du chef d'entreprise ou des élus d'un territoire doivent permettent d'améliorer la résilience afin d'assurer la capacité à vivre les bouleversements de demain. Un chemin encore long à parcourir selon les débats du sommet Ecocity 2013 à Nantes avec Rob Hopkins dans une ville en transition, « c’est-à-dire où des expériences sont menées, dont on ne sait jamais si elles vont fonctionner! », lance Ben Brangwyn, cofondateur avec Rob Hopkins de « Transition Network », un mouvement citoyen international doublé d’un réseau de villes et de territoires en transition.
Le fondateur du mouvement des villes en transition : Rob Hopkinsétait présent à la table de Nantes En Transition. NET ; ville décorée du titre Capitale verte 2013 par le commissaire Karl Falkenberg pour « Quand on arrive en avion, ce que l’on voit de Nantes, c’est beaucoup de vert et de bleu ». C’est à travers ces touches de couleurs que le directeur général de l’Environnement à la Commission européenne, Karl Falkenberg, a découvert la métropole nantaise, lors d’une première visite aux acteurs de la métropole qui ont contribué à l’élection de Nantes capitale verte de l’Europe 2013 pendant les procès du transfert « partiel » de l'aéroport de Nantes-Métropole.Reviendront-ils pour voir dans l'avenir moins de vert, moins de bleu, ...moins de pouvoir d'achat et plus de pauvres pour l'inauguration du deuxième aéroport de la bio diversité avec un Esprit grand ouvert ? Wait and see.